Crise d'empathie". Court métrage Exploitation en classe FLE
B2/C1
Film réalisé en 2015
Avec Roxane Bret, Adrien Melin, Bastien Ughetto, Gabriel Mirété, Ludovik, Samuel Giuranna.
Idée Originale et réalisation : Guillaume Desjardins
Scénario : Guillaume Desjardins et Bastien Ughetto
Musique : Edouard Joguet
Avec Roxane Bret, Adrien Melin, Bastien Ughetto, Gabriel Mirété, Ludovik, Samuel Giuranna.
Idée Originale et réalisation : Guillaume Desjardins
Scénario : Guillaume Desjardins et Bastien Ughetto
Musique : Edouard Joguet
I. Avant de regarder le film
1. Annoncer le titre.
Qu'est-ce que vous comprenez par "empathie"?
Pour vérifier vos réponses, consultez les sites 1 et 2
Si le temps le permet, on peut indiquer aux apprenants des liens vers des tests professionnels d'empathie, non seulement pour mieux comprendre le problème, mais aussi pour l'intérêt linguistique:
Test 1
Test 2
Test 3
Test 4
2. De quoi serait-il question dans ce court métrage, selon vous?
Faites des suppositions concernant la signification du mot "crise", sur le contenu et le message du film. Dans quel sens faut-il comprendre le mot "crise"? Par "manque", par "excès" ou par les deux à la fois?
Qu'est-ce que vous comprenez par "empathie"?
Pour vérifier vos réponses, consultez les sites 1 et 2
Si le temps le permet, on peut indiquer aux apprenants des liens vers des tests professionnels d'empathie, non seulement pour mieux comprendre le problème, mais aussi pour l'intérêt linguistique:
Test 1
Test 2
Test 3
Test 4
2. De quoi serait-il question dans ce court métrage, selon vous?
Faites des suppositions concernant la signification du mot "crise", sur le contenu et le message du film. Dans quel sens faut-il comprendre le mot "crise"? Par "manque", par "excès" ou par les deux à la fois?
II. Pendant le premier visionnage
1. Qui est Juliette?
2. Où se trouve-t-elle et pourquoi?
3. Qui l'y a amenée?
4. Quelle est la « philosophie » du centre ? Quels procédés utilise-t-on ?
5. Caractérisez le docteur-professeur
6. Observez l’âge des « patients ». Qu’est-ce que cela veut dire ?
7. Quelles relations y a-t-il entre les patients? Interagissent-ils? Qu'est-ce que cela signifie, de votre point de vue?
8. A quoi ce film vous fait-il penser ? Y a-t-il des ressemblances avec la réalité ?
9. Caractérisez la société présentée dans ce court-métrage. A quelles oeuvres artistiques (livres, films, pièces de théâtre, etc.) ou à quelles époques/figures de l'histoire ce film vous fait-il penser?
10. Qu’est-ce que ce film représente selon vous?
12. Comment interprétez-vous la fin de cette histoire? Y voyez-vous une certaine ambiguïté?
2. Où se trouve-t-elle et pourquoi?
3. Qui l'y a amenée?
4. Quelle est la « philosophie » du centre ? Quels procédés utilise-t-on ?
5. Caractérisez le docteur-professeur
6. Observez l’âge des « patients ». Qu’est-ce que cela veut dire ?
7. Quelles relations y a-t-il entre les patients? Interagissent-ils? Qu'est-ce que cela signifie, de votre point de vue?
8. A quoi ce film vous fait-il penser ? Y a-t-il des ressemblances avec la réalité ?
9. Caractérisez la société présentée dans ce court-métrage. A quelles oeuvres artistiques (livres, films, pièces de théâtre, etc.) ou à quelles époques/figures de l'histoire ce film vous fait-il penser?
10. Qu’est-ce que ce film représente selon vous?
- Une parodie
- Une dystopie
- Une satire sociale
- Un drame absurde
- Une histoire à contresens
- Autre (précisez)
12. Comment interprétez-vous la fin de cette histoire? Y voyez-vous une certaine ambiguïté?
III. Après le deuxième visionnage
Pour mieux comprendre, faites les exercices suivants (cliquez sur le sommaire pour visualiser):
Testez votre compréhension orale:
Racontez ce court-métrage
Imaginez une suite à cette histoire
Imaginez une suite à cette histoire
IV. Débat
1. Quel est, selon vous, le message de ce film?
2. Y a-t-il des situations proposées par ce court qui existent en réalité? Lesquelles?
3. Quelles sont les vérités auxquelles le film se rapporte et que personne ne peut nier?
4. "L'enfer, c'est les autres". Croyez-vous que ce film illustre la phrase de Sartre?
5. Connaissez-vous "Pauvre Surhomme" (titre original: "Harrison Bergeron"), nouvelle de Kurt Vonnegut (1961), ayant inspiré le téléfilm de 1995, "Harrison Forgeron"? Si oui, quelles ressemblances avec "Crise d'empathie" y voyez-vous?
6. Un film, plusieurs problèmes. Un crise qui en cache d'autres. Quels autres types de crises dévoile-t-il, ce film? Par groupes, discutez les thèmes suivants, auxquels vous pouvez ajouter d'autres, en fonction de votre interprétation du film:
a. La crise économique: chômage/le fossé qui continue de se creuser entre les riches et les pauvres
b. La crise des relations humaines
c. La crise des logements
d. La crise des migrants
e. La crise de l'éducation
f. La crise des valeurs/des modèles
g. Le conflit des générations
h. L'enfer des préjugés
i. Le bonheur
etc.
2. Y a-t-il des situations proposées par ce court qui existent en réalité? Lesquelles?
3. Quelles sont les vérités auxquelles le film se rapporte et que personne ne peut nier?
4. "L'enfer, c'est les autres". Croyez-vous que ce film illustre la phrase de Sartre?
5. Connaissez-vous "Pauvre Surhomme" (titre original: "Harrison Bergeron"), nouvelle de Kurt Vonnegut (1961), ayant inspiré le téléfilm de 1995, "Harrison Forgeron"? Si oui, quelles ressemblances avec "Crise d'empathie" y voyez-vous?
6. Un film, plusieurs problèmes. Un crise qui en cache d'autres. Quels autres types de crises dévoile-t-il, ce film? Par groupes, discutez les thèmes suivants, auxquels vous pouvez ajouter d'autres, en fonction de votre interprétation du film:
a. La crise économique: chômage/le fossé qui continue de se creuser entre les riches et les pauvres
b. La crise des relations humaines
c. La crise des logements
d. La crise des migrants
e. La crise de l'éducation
f. La crise des valeurs/des modèles
g. Le conflit des générations
h. L'enfer des préjugés
i. Le bonheur
etc.
Des pistes possibles d'interprétation:
Dans un monde où les pauvres sont "trop, trop, trop nombreux", la "normalité" c'est les mépriser, les ignorer ou les dénoncer. Leur prêter attention ou, pis encore, vouloir les aider c'est anormal. Or, quand des anomalies se montrent à l'horizon, cette société fortement individualiste met en fonction des mécanismes de correction ou de guérison. Puisque l'empathie, comprise presque dans son sens étymologique de "souffrance" (du grec "pathos"), devient le Mal par excellence. Qui plus est, on la perçoit comme une maladie honteuse, un stigmate ou comme un vice devenant, par conséquent, immorale par rapport à cette société dont la force, l'idéal et la certitude du bonheur résident, justement, dans le savoir-faire de résiter à la souffrance des autres. Alors, pour que tout se déroule conformément aux normes, cette société a inventé l'école-hôpital, où elle traite les élèves comme des malades. A l'école-clinique de l'individualisme, on met en pratique une diversité de méthodes d'apprentissage-dressage, dont l'esprit fondamental est l'autoritarisme.
Dans ce sens, le médecin-professeur, un égo dominateur, agressif et manipulateur s'ingénie à réprimer tout sentiment de pitié, toute impulsion charitable. Car l'autre devient synonyme de la menace, de l'Ennemi. Le parasite empêchant l'épanouissement des bonheurs individuels. Selon cette "logique", avoir de l'empathie équivaut non seulement au vice, mais à la trahison aussi. C'est déserter. Dans la guerre entre "moi" et "les autres", c'est passer dans le camp ennemi.
Il devient alors nécessaire que la "crise" soit écartée.
Ce film est-il une dystopie?
Les optimistes diraient "oui". Parce que notre monde n'est pas ça, on a trop grossi des tendances égoïstes isolées. En réalité, ce court-métrage présente notre monde à l'envers, en noir et blanc, sans nuances. Il ne s'agit que d'un avertissement sur ce qui peut arriver si l'on n'y fait pas attention.
Les pessimistes diraient "non". Ce n'est pas une dystopie, c'est ça la réalité, la société où nous vivons. Qu'est-ce qui nous empêche de la voir comme elle est? Ce vernis doré qui s'appelle "hypocrisie". Si on l'enlève, tout est là: haine, égoïsme, peur de l'autre, discrimination. isolement. C'est cet "art" de garder les apparences politiquement correctes qui nous dissimule le vrai visage de l'homme contemporain.
Quoi qu'il en soit, tout en parlant de la "crise d'empathie", le film nous propose de nombreuses autres crises, escamotées par la déouverte d'un bouc émissaire tombé bien à propos: le pauvre, le démuni, l'anonyme sans abri, sans rien. Le culpabiliser, c'est recouvrer sa propre santé. C'est vrai, tous les pauvres ne sont pas honnêtes, tous ne veulent pas travailler. Mais est-ce une raison de les accuser tous?
Le fait que les patients sont jeunes constitue quelque chose de plutôt positif, d'optimiste. Opposés au conformisme et à l'égoïsme de la vieille génération, ils n'ont pas encore perdu leur innocence. Ils sont encore sensibles, non encore "dopés" par les innombrables préjugés des grands. Ils ont encore un regard pur sur la vie. Du point de vue des adultes, ils sont vulnérables. Leur vulnérabilité menace la stabilité du système.
Ce film est-il aussi une réflexion sur le système éducatif vieilli, engourdi? San doute, comme il l'est sur de nombreux autres aspects de la vie contemporaine.
Prolongements. Grammaire
L'expression de l'opposition et de la concession
Exprimez vos idées à propos de ce film par l'intermédiaire de l'opposition et de la concession. Exemples:
- C'est vrai, les pauvres sont extrêmement nombreux. Néanmoins, il serait injuste de les considérer coupables de leur sort.
- Même s'il y a des pauvres paresseux, on a tort de gnénéraliser et de les traiter tous de "fainéants".
- Quoi qu'il y ait beaucoup d'infracteurs parmi les gens de la rue, nous ne devrions pas mettre le signe d'égalité entre "pauvreté" et "infraction". Que dire alors des grands corrompus, qui ne sont pas pauvres, d'habitude?
- La société a beau essayer de dresser les jeunes, ils ne perdront jamais leur désir de liberté.
- Malgré les tentatives de certains, la plupart des jeunes refuseront de se transformer en êtres soumis, humbles ou en robots.
L'expression de l'hypothèse
- Si tous les gens procédaient comme Juliette, il y aurait moins de souffrance.
- Le monde deviendrait inhumain, invivable si l'on tournait le dos à ceux qui manquent de tout.
- Mon bonheur ne serait pas possible si tous les autres étaient malheureux.
- Si Juliette avait vraiment perdu son empathie, elle n'aurait pas fait un clin d'oeil à Tom.